« Iseult Hazel Buckley »

© choop's

Une présentation. D'accord. Bon, je m'appelle Iseult (oui oui comme l'histoire à la Roméo & Juliette) Hazel Buckley, j'ai 19 ans et je suis actuellement étudiante en lettre et vendeuse en cosmétique à temps partielle. Je peux vous dire qu'entre l'étude de Candide et les cliente mécontente de leurs produits, je suis plutôt bien servie et j'ai les journée bien remplies. Je suis née le 3 janvier 1991 à Sydney, donc j'ai la nationalité et des origines tout ce qu'il y a de plus australiens. Je fais partie du groupe forced to remain for various reason, et on va dire que j'essaye de m'habituer à cette ville du mieux que je peux.

« please, tell me a fairy tale »

Chaque parents, à la naissance d'un enfant, se dit toujours qu'il aura une vie exceptionnelle. Qu'il finira mieux qu'eux. Qu'il finira star du cinéma, le plus grand avocat de la ville. Ils s'imaginent qu'ils seront toujours assez forts psychologiquement pour supporter un bambin qui hurle pendant la nuit parce qu'il fait ses dents, qui ne cesse de pleurer sans savoir pourquoi. Qu'ils ont été assez bien élevé pour pouvoir à leur tour, élever un enfant, comme l'avaient si bien fait leurs propres parents avant eux. Ils s'imaginent leur enfant venir vers eux pour toute sorte de questions, de demandes de conseils diverses et variés. Ils se disent qu'ils seront dès lors, plus des confidents et des amis de leur enfant que des parents. Ils voient également leur enfant diplômé, rencontrer la femme ou l'homme de ses rêves, se marier avec une cérémonie somptueuse que même les plus grandes stars d'Hollywood envieraient. Ils voient leurs petits-enfants courir dans le jardin, faire des roulades, et eux aussi réussir. Les voir grandir le plus longtemps possible, et ensuite imaginer leur enterrement alors qu'ils seront à six pieds sous terre. Moi, Iseult Hazel Buckley, je vais vous montrer une autre version d'une vie. Une vie loin d'être parfaite. Qu'aucun enfants ne voudrait avoir tellement elle est insupportable. Une vie que mes parents étaient loin d'imaginer.

Je suis née à Sydney, le 3 janvier 1991. Et déjà, ma naissance annonçait haut et fort les couleurs du lien familiale. Mes grands-parents, trouvant ma mère beaucoup trop jeune pour avoir un enfant - elle avait à peine dix-sept ans - ne vinrent pas me voir à la maternité. Ils ne voulaient pas entendre parler d'un enfant née d'un homme sans vergogne qui a abandonné ma mère aussitôt qu'il eut été mis au courant de sa grossesse. Ma mère avait encore eu la possibilité d'avorter à cette époque, mais elle ne le fit pas. Pour le meilleur et pour le pire j'ai envie de dire. Les trois premières années de ma vie se passèrent sans incidents majeurs. C'est à partir de l'été 1994 que tout dérapa. Et là, c'est pour le pire. Vous connaissez peut-être pas le syndrome de Münchhausen par procuration. C'est très simple. Ma mère prenait un malin plaisir si je peux dire, à me rendre malade. Elle ne me laissait pas seulement dehors par temps de pluie, loin de là. Non. Elle diagnostiqua, avec l'aide de médecins douteux si vous voulez mon avis, que j'étais atteinte de diabète juvénile. Oui, le diabète génétique. Pendant quatre longues années, j'étais également certaine que j'étais malade. Pendant quatre ans, j'ai dut me faire piquer je ne sais combien de fois pour abaisser mon taux de sucre. Et bien sûr, plus le prenais le traitement, plus je tombais malade. Je faisais donc des visites répétés à l'hôpital. Au même moment, ma mère a rencontré un interne de cet hôpital et il vécut chez nous. Mon comportement lui apportait de nombreuses questions, car il me trouvait en parfaite santé. C'est quand il jeta un coup d'œil à mes analyses qu'il se rendit compte qu'il n'y avait pas le moindre symptôme de diabète chez moi. Il prévint immédiatement les services sociaux, qui vinrent me prendre un beau matin d'automne, quand j'avais sept ans. Ma mère eut un procès où elle fut condamné à l'internement et au suivit psychologique pour le reste de sa vie. Je ne sut pourquoi elle avait ce syndrome, sans doute parce qu'elle voulait attirer l'attention. Le juge me donna l'opportunité d'aller là voir de temps à autre. Pensez-vous, cette femme me faisait peur, et encore aujourd'hui. Ca peut paraitre stupide, mais j'ai peur qu'elle réussisse à sortir un jour et qu'elle vienne me réclamer. Je sais que les services sociaux ne la laissera pas me reprendre, mais j'avais peur qu'elle ne cesse de me suivre. Et qu'elle me retrouve.

L'interne qui m'avait sauvé la vie au sens propre du terme, ne put m'accueillir chez lui car il n'avait aucun lien officiel avec ma mère. Ce fut donc à Melbourne que je passa le reste de mon enfance. Et devinez qui étaient très heureux en apprenant qu'ils allaient devoir élever leur petite-fille ? Gagné. Mes grands-parents étaient plus que ravie, bien sûr. Les premiers temps furent donc assez tendus entre nous. Cependant je savais qu'il nous faudrait du temps, alors je ne restais pas très souvent avec eux. Je faisais ma petite vie dans ma nouvelle école et avec mes poupées pour créer un monde nouveau, et eux restaient ensemble à discuter à longueur de journée. Ils essayaient tout de même de savoir un peu plus sur moi. Quelle était ma couleur préférée ? L'animal qui me ferait plaisir ? Mes tenus préférées. Et petit à petit, des liens se sont tissé entre nous. Pour le meilleur. On devint très complices, je pouvais tout leur dire, et ma grand-mère était là pour chaque problème émotionnel qu'entrainait la puberté. Je peux donc dire que ma véritable vie à commencée quand j'ai débarqué chez mes grands-parents, à mes sept ans.

Le seul problème, c'est qu'ils ne devaient sans doute pas se douter que l'histoire allait se répéter. Oui car, à dix-neuf ans, je suis enceinte. Et pas de n'importe qui. D'un garçon que je ne peux absolument pas voir. C'était à peu près comme ma mère. Fête d'étudiants. Alcool. Chambre. Pourquoi a-t-il fallu que ça tombe spécifiquement sur ce crétin. Je l'ignore. En tout cas, personne dans mon entourage n'ait encore au courant, car je viens de l'apprendre. Et selon mes calculs, je suis enceinte depuis un moi environ. J'aurai donc encore l'opportunité d'avorter. Mais je souhaite d'abord l'avouer à cet abrutit, pour voir sa réaction. Et il faudra bien que mes grands-parents soient au courant à leur tour, car il me faudra l'un d'eux pour m'accompagner. Et je peux vous dire que je ne suis pas du tout ravie d'avoir à faire ça...

« behind your computer »

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